L’essentiel à connaître sur le nouveau régime de l’entreprise individuelle

Contrairement à ce qu’on pourrait penser, le statut d’entreprise individuelle reste méconnu d’une grande partie des Français. Beaucoup de créateurs d’entreprise se lancent tête baissée, sans forcément savoir sous quel régime ils exercent. Pourtant, chaque année, plus d’une société sur deux s’établit sous cette forme. Depuis la réforme de 2022, l’entreprise individuelle attire encore davantage grâce à ses nouvelles règles qui séduisent de plus en plus d’entrepreneurs. Voici ce qu’il faut vraiment retenir de cette évolution.

Qu’est-ce qu’une entreprise individuelle ? (avant mai 2022)

L’entreprise individuelle, c’est l’option la plus directe pour se lancer : un seul dirigeant, aucune structure à monter, chacun avance sous sa propre responsabilité. Cette forme s’adresse à tous ceux qui veulent débuter sans s’enliser dans des procédures interminables.

La grande différence avec les sociétés comme la SARL ou l’EURL ? Il n’existe pas ici de personnalité juridique spécifique à l’entreprise. Ce petit point bouleverse tout, car il abolit la séparation classique entre patrimoine personnel et activité professionnelle.

Aucune exigence de capital, aucune formalité de création lourde. Voilà pourquoi ce statut séduit nombre de professions libérales, qui peuvent afficher directement leur présence grâce à des plaques de profession libérale sur la porte de leur cabinet. Tout est fait pour permettre de démarrer vite, sans obstacles inutiles.

Entreprise individuelle et professions libérales

Dès qu’une idée prend forme, l’entreprise individuelle permet de passer à la réalité. Ce régime ouvre grand la porte à presque toutes les activités : commerçants, artisans, agriculteurs, consultants – chacun trace sa route, sans restriction majeure.

En ouvrant aussi largement le champ des possibles, cette formule sert de rampe de lancement à bon nombre d’indépendants désireux de donner vie à leur projet sans attendre.

L’impact de l’absence de personnalité juridique

Ne pas distinguer l’entreprise de la personne a une conséquence immédiate : tous les biens, toutes les dettes, personnelles ou professionnelles, se confondent. En cas de difficulté majeure, l’entrepreneur engage tout ce qu’il possède, sans dissociation possible. Pour certains, ce risque reste le point d’achoppement qui freine la décision de sauter le pas.

Régime fiscal appliqué à l’entreprise individuelle

Jusqu’en mai 2022, ce statut exposait l’entrepreneur à l’imposition sur l’ensemble de ses bénéfices, intégrés dans le foyer fiscal. Le revenu généré par l’activité s’ajoutait aux autres ressources, déterminant le montant de l’impôt à acquitter. La simplicité s’accompagnait ici de limites réelles, notamment l’absence de séparation claire entre vie privée et profession.

Créer une entreprise individuelle

Ce statut plaît aussi par la rapidité des démarches. Là où certains parcours administratifs ressemblent à une épreuve de fond, ici, tout va droit au but : une déclaration au Centre de Formalités des Entreprises et le projet prend vie, souvent sous 24 heures.

Oubliez la rédaction de statuts, la constitution de capital ou les formalités lourdes. L’entrepreneur individuel n’a pas à organiser d’assemblée générale, ni à publier d’annonce légale, ni à compiler de procès-verbal, ni à déposer de fonds à la banque. Allégée, la gestion quotidienne laisse toute liberté pour se consacrer au développement de l’activité.

Avec un volume d’administratif réduit à ce strict nécessaire, ceux qui choisissent cette voie concentrent leurs efforts là où ça compte : leur métier, leur clientèle, leur croissance.

Ce qui change depuis mai 2022

Un véritable tournant s’opère avec la réforme de 2022 : impossible désormais de créer une Entreprise Individuelle à Responsabilité Limitée (EIRL). Un seul et unique statut d’entrepreneur individuel existe, plus simple et plus protecteur.

Pour les profils concernés, le régime de la micro-entreprise reste disponible. Mais la grande nouveauté, c’est la barrière désormais instaurée entre le patrimoine affecté à l’activité professionnelle et la sphère privée. La loi sanctuarise les biens personnels, les isolant de la portée des créanciers professionnels.

L’entrepreneur individuel bénéficie ainsi d’une forme de rempart inédite : si l’aventure connaît des turbulences, ses économies personnelles ou son logement principal restent à l’abri. Sauter le pas n’implique plus de mettre systématiquement tout son avenir en jeu.

Le visage de l’entreprise individuelle s’est métamorphosé en profondeur et cette évolution achève de convaincre celles et ceux qui vivaient jusqu’ici sur la réserve. Acteur autonome et protégé, l’entrepreneur individuel d’aujourd’hui dispose désormais d’une sécurité qui change la donne. Un choix solide pour bâtir son avenir professionnel, sans tout risquer sur la table du destin.